Coopération judiciaire en matière pénale / Mesures conservatoires de confiscation des avoirs illégalement acquis / Confiscation non fondée sur une condamnation définitive / Arrêt de la Cour (Leb 903)

La confiscation de biens acquis illégalement peut être ordonnée par une juridiction nationale au terme d’une procédure, sans être subordonnée au constat d’une infraction pénale ou à la condamnation des auteurs présumés de l’infraction (19 mars)

Arrêt AGRO IN 2001, aff. C-234/18

Saisie d’un renvoi préjudiciel par le Sofiyski gradski sad (Bulgarie), la Cour de justice de l’Union européenne a interprété la décision-cadre 2005/212/JAI relative à la confiscation des produits, des instruments et des biens en rapport avec le crime. Notant que l’objet de la décision-cadre est d’imposer la reconnaissance et l’exécution des décisions de confiscation rendues par une juridiction nationale compétente sur le territoire d’un autre Etat membre, la Cour considère que celle-ci ne régit pas la confiscation dans le cadre d’une procédure ne portant pas sur la constatation d’une infraction pénale. Ainsi, elle ne saurait être interprétée, a contrario, comme signifiant que les Etats membres seraient privés de la possibilité d’instituer des procédures de confiscation autres que des procédures pénales et ne se rapportant pas à des infractions fiscales. En effet, une telle interdiction dépasserait la portée des règles minimales instituées par la décision-cadre. En l’espèce, la procédure de confiscation contestée est de nature civile et menée de manière indépendante d’une éventuelle procédure pénale. Partant, elle ne relève pas du champ d’application de la décision-cadre. (PLB)

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